Sur la route des plantations

ARRIVEE à DALLAS

Un peu le « cliché » que l’on peut avoir des USA :

Enormes panneaux le long de la route du style « Jesus change everything », bible et livre mormon dans le tiroir de la table de chevet de l’hôtel, hamburgers et obésité, multitude d’églises de différentes croyances tout au long de la route, grosses voitures, canettes de bière gigantesques, tout comme leurs gobelets, etc…

NATCHEZ

Beaucoup de maisons coloniales

Des maisons délabrées, abandonnées, hantées ???!

Eglises à foison…

Rocking-chair et brasserie avec quizz comme au Wallace à Lyon !

LES PLANTATIONS 

Les plantations longeaient le Mississipi. Il y avait une partie appelée la côte des Allemands, et puis les plantations des colons français.

Au départ, ce sont les indiens qui vivent sur ces terres. Puis les colons français arrivent et créent la Nouvelle-Orléans. Ensuite la région est cédée aux espagnols, et les acadiens chassés du Québec par les anglais arrivent ensuite. A cela s’ajoutent les esclaves de différentes parties d’Afrique amenés par bateau par les colons français pour leurs savoirs-faire aussi bien en terme de construction de bâtiments qu’en terme de connaissance en agriculture. 

La langue française est interdite à l’école à partir du moment où Napoléon vend la Louisiane aux USA au président Jefferson en décembre 1803. 

Frogmore plantation

Nous avons de la chance, ce n’est pas la saison touristique et nous sommes les seuls sur la plantation. Nous sommes accueillis par Lynn, une personne âgée pleine d’humour qui nous donne les premières explications sur la culture du coton. Après le visionnage d’un film explicatif qui a dû être fait dans les années 80 (!!!), nous partons pour la visite en autonomie. L’avantage ici, c’est que les explications sont toutes traduites en français. 

Un petit champ de coton

Dans le bureau, le riche planteur (qui avait à l’époque 116 esclaves) recevait et négociait avec les petits planteurs qui n’avaient pas de moulin à égrener le coton.

Dans la grange, étaient entreposés les cochons, les mules, les outils aratoires, le maïs. Un esclave homme jeune s’occupait de 4 à 5 hectares, les femmes et les hommes âgés géraient 2 à 3 hectares.

Dans la lessiveuse appelée Mistletoe, les femmes faisaient la lessive, filaient le coton et l’utilisaient sur les métiers à tisser pour fabriquer des édredons, des vêtements d’été, et elles utilisaient la laine des moutons pour faire les vêtements d’hiver.

On sonnait la cloche pour marquer le début et la fin de la journée.

Laura plantation

Plantation de type créole, d’où la façade colorée de la maison des maîtres. La maison était construite pour permettre une bonne ventilation (du fait de la chaleur l’été) : la maison est face au Mississipi et traversante donc le vent peut s’engouffrer et aérer toute la maison, les murs de soutènement du RCD en briques sont humides par capillarité et avec le vent cela crée une sorte de climatisation, le toit est pentu pour permettre à l’air chaud de monter laissant donc l’espace de vie plus au frais, l’isolation est faite avec un mélange de mousse espagnole et de boue. Le bois utilisé pour la construction des maisons est le cyprès.

Dans les plantations, on cultive l’indigo, la canne à sucre, le coton, le riz.

Le marché d’esclaves avait lieu à la nouvelle Orléans : les planteurs du Mississipi venaient à la NO pour acheter les esclaves aux enchères, à la criée. Le prix des esclaves dépendait de leurs compétences. D’un autre côté, les esclaves pouvaient se tenir mal pour faire croire qu’ils n’étaient pas bons afin de se rendre moins attirants aux yeux d’acheteurs connus pour leur cruauté par exemple. Les esclaves pouvaient être châtiés : fouettés, brûlés, marqués au fer, violés.

Il y avait des esclaves personnels : cuisine, ménage, aider et gérer les enfants, assistants personnels des maîtres (corps et âme…) ; et des esclaves pour les cultures : dans les champs, la forge et pour la transformation du sucre par exemple. Les femmes esclaves avaient leur premier enfant à partir de 13-14 ans. Dès leurs 10 ans, les enfants n’étaient plus considérés comme des enfants mais comme des esclaves pouvant être vendus, loués, utilisés. Il y avait un vrai commerce d’esclaves et même « d’élevage » d’esclaves comme c’est bien expliqué et raconté ici… Il y a eu des actes de résistance et des rébellions de la part des esclaves : par exemple les esclaves personnels informaient ou renseignaient les esclaves qui travaillaient dans les champs et vivaient à 800m environ de la maison des maîtres des affaires en cours, il y a eu une rébellion une fois de 200 à 500 esclaves de différentes plantations qui ont tenté de tuer les maîtres, ou bien ils s’échappaient (on appelait cela le marronnage), se rebellaient contre les maitres et contremaîtres, inventaient de nouveaux moyens de communication (notamment en chantant), cassaient leurs outils, etc.

L’esclavage est abolit en 1863 aux USA par la Proclamation d’émancipation d’Abraham Lincoln, sauf dans certains états dont la Louisiane. Puis à la fin de la guerre de Sécession, l’abolition est généralisée à tous les Etats-Unis. Malgré cela, beaucoup restèrent travailler dans les plantations. Ils étaient alors salariés et payés avec une monnaie utilisable uniquement dans le magasin de la plantation, ce qui les maintenait attachés à la plantation. Le système était ainsi fait que les travailleurs s’endettaient auprès de la plantation sur laquelle ils travaillaient…

Whitney Plantation

Canne à sucre : la récolte avait lieu d’octobre à décembre, 24h/24 par roulement d’équipes pour un total de 70 esclaves. Les cannes à sucre étaient coupées puis broyées, le jus étaient chauffé dans des gros chaudrons et transféré 4 fois de suite d’autres chaudrons pour qu’il réduise. Quand le sucre commençait à cristalliser, il était transféré dans des refroidisseurs (bacs avec des trous à la base où s’écoulait la mélasse). On obtenait d’une part de la mélasse utilisée pour le rhum et l’alimentation, et d’autre part du sucre brut qui était envoyé à la raffinerie pour être transformé en sucre blanc pour ensuite être envoyé dans le monde entier.


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